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Panama, nous voilà !

  • Photo du rédacteur: Reef Sailing
    Reef Sailing
  • 3 juil. 2023
  • 6 min de lecture

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2eme étape de navigation dans notre périple : rejoindre le Panama depuis Los roques. La fenêtre météo est bonne et le trajet devrait durer autour des 6 jours. Nous allons longer les côtes vénézuéliennes puis Colombiennes en passant au large des îles A B C néerlandaises (Aruba, Bonaire et Curaçao). À la pointe colombienne, les fonds marins remontent et le vent peut parfois être très fort, mais à priori nous devrions avoir de bonnes conditions météo. À l’arrivée au Panama au contraire, nous nous attendons à faire du moteur à cause du manque de vent.


À peine partis, Frinkle remonte déjà 2 barracudas dans ses lignes, ça sera notre repas de midi. Sa première Dorade coriphene suit de près. Assaisonnés d’oignons, piment végétarien, huile d’olive et citron, nous nous régalons de leur chair cuite au four dans du papier aluminium. La journée passe paisiblement, nous commençons à être habitués à ce rythme et le temps de navigation passe plus vite. Les quarts de nuit ne se font plus à deux mais seul et s’organisent différemment à 4 matelots : le moussaillon 1 fait les quarts de 20h à 22h puis de 4 à 6h, le moussaillon 2 fait les quarts de 22h à minuit puis de 6 à 8h, le moussaillon 3 fait le quart de minuit à 2h et le moussaillon 4 fait le quart de 2 à 4h. Le vent est encore orienté arrière et les vagues nous poussent, mais nous devons quand même nous écarter légèrement de la trajectoire prévue pour éviter que le génois ne dévente à cause de la grand voile. Les batteries font encore des leurs, nous sommes systématiquement obligés d’allumer le moteur la nuit pour compenser les panneaux solaires inactifs. Il est temps que nous changions toutes nos batteries au Panama.


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Le réveil du 3ème jour est mouvementé : la pompe de cale sonne en continu et nous voyons une bonne quantité d’eau sous les planches. L’eau est douce et non salée, c’est donc qu’elle vient soit de la pluie soit des réservoirs d’eau douce ou du circuit de distribution de cette eau. En plus de ça, le compartiment des batteries sous le lit de Noémie est humide. La chaleur dégagée par l’une d’elle est inquiétante, il semble même qu’il y ait de la vapeur d’eau ou de la fumée qui s’en échappe. On comprend mieux pourquoi Noémie se plaignait de la chaleur dans sa chambre et pourquoi les batteries avaient du mal à tenir la nuit. Peut être que le réservoir arrière d’eau douce fuit et a inondé le compartiment des batteries ce qui les a mises en surchauffe ? Ou peut être que la chaleur de la batterie a fait fondre le tuyau à proximité ce qui a entraîné la fuite ? Nous voilà partis pour démonter le bateau dans tous les sens pour trouver la cause de ces problèmes, tout ça en pleine navigation. Nous sommes obligés de couper tous les appareils énergivores, Amandine se retrouve donc à la place du pilote pour tenir le cap. Après plusieurs heures, la batterie défectueuse n’a toujours pas refroidi et fume toujours. Nous décidons de rallumer les appareils et Starlink pour contacter Steven, notre super électricien bateau en direct de la Martinique, ainsi que le père d’Amandine, Pascal. On nous explique que la batterie incriminée s’est mise « en défaut » ce qui peut être dû aux mouvements de la navigation. Elle n’est donc plus fonctionnelle et est extrêmement demandeuse en énergie. Nous devons la débrancher et la sortir sur le pont. Si elle est trop bouillante, il faut la jeter par dessus bord pour éviter des dégâts sur le bateau. Frinkle s’équipe, Guewen l’assiste et Noémie reste en arrière avec une extincteur au cas où, pendant qu’Amandine est en stress à la barre. Il est apparement possible qu’au moment de débrancher la batterie il y ait une détonation. Après de longues minutes et non sans mal, la batterie est enfin extraite mais Frinkle se brûle la cuisse en la remontant sur le pont. La batterie est trop chaude, nous décidons de la jeter à la mer. Désolés pour mère nature, nous promettons de compenser cette faute plus tard. Les fils sont rebranchés et tout fonctionne. Un problème de résolu ! Maintenant d’où vient l’eau ? Les possibilités sont immenses. Frinkle et Amandine s’en occupent et à force d’ouvrir tous les coffres nous finissions par tomber sur le traitre : un tuyau sortant du chauffe-eau s’est débranché et inonde nos cales à chaque fois que nous ouvrons les robinets. Nous ne savons pas quelle quantité d’eau nous avons perdu des cuves mais dans tous les cas nous avions prévu un large surplus d’eau en bouteilles.

15h, nous pouvons enfin souffler et nous poser après toutes ces péripéties. Les soucis sont partis, pour l’instant. Nous ne sommes pas dupes, la vie en bateau c’est des petites bricoles plus ou moins pénibles tous les jours. L’important c’est de garder la tête froide et de trouver des solutions.

La journée se termine avec un magnifique coucher de soleil paisible et un bon confit de canard- purée.




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Les jours se suivent et commencent à se ressembler. Nous nous occupons en faisant des bracelets brésiliens, blind tests musicaux, siestes, séries ou films, ou de la cuisine. Une petite séance de gym par ci par là n’est pas de refus. Nous avons même du pain fait maison par Guewen. La houle a fortement augmenté et la navigation devient pénible. La journée du 5ème jour est marquée par le manque de vent et une chaleur insoutenable. Même en s’arrosant régulièrement d’un seau d’eau de mer, nous avons toujours chaud. Une bonne douche d’eau douce ne serait pas du luxe, l’eau salée laisse une sensation collante sur la peau. Nous allumons le moteur et rangeons les voiles inutiles pour ne pas prendre trop de retard sur notre trajet. En fin de journée alors que nous regardons ensemble un film à la qualité douteuse, Frinkle remonte de sa ligne de traîne un poisson très lourd. Surprise, c’est un magnifique Marlin en bout de ligne ! Il semble fatigué mais bien vivant. Nous ne trouvons pas de quoi le harponner à temps, il coupe la ligne d’un cou sec et se libère. Frinkle est frustré mais ça sera pour une prochaine fois, nous en sommes certains.


L’arrivée au Panama promet d’être pluvieuse voire orageuse. Nous diminuons notre vitesse moteur pour tenter d’éviter la masse nuageuse d’où fusent des éclairs dans la nuit. Avec un peu de chance, nous ne nous ferons pas foudroyer le bateau ce qui endommagerait tous nos appareils électroniques (pilote auto, éclairages, gps, pompes, réfrigérateur etc).


Le matin du 5ème jour est morose. La nuit a été finalement calme mais le temps est couvert. Amandine vient d’apprendre un décès dans sa famille. La houle est croisée et le temps s’est rafraîchit. Il est temps que nous arrivions à bon port pour nous dégourdir les jambes et nettoyer de fond en comble le bateau.



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La dernière nuit de navigation est très pénible. Nous cumulons le vent, les vagues et le courant de face, avec un ciel orageux qui nous menace avec ses éclairs. Le bateau est secoué dans tous les sens, impossible de dormir dans la cabine avant sans faire des bonds dans le lit. Les cargos nous croisent de près dans la nuit, il faut être vigilant. Leur densité augmente à l’approche du canal du Panama. Eux ne modifieront pas leur trajectoire, c’est à nous de le faire à chaque fois.Le karma n’en a pas fini avec nous dans la journée qui suit : le moteur se coupe et ne redémarre plus pour une raison inconnue alors que nous sommes à quelques heures de l’arrivée au port. La jauge essence indique qu’il reste 1/4 de plein. Nous pensons en premier lieu à une surchauffe du moteur qui tourne depuis au moins 48h non stop. Frinkle se rappelle des conseils donnés par le mécanicien Volvo et vérifie le circuit d’essence dans le moteur : il y a de l’air, c’est donc probablement une panne sèche. Nous voilà partis pour remettre de l’essence dans le réservoir depuis nos barils entreposés sur le pont et pomper pour injecter de nouveau de l’essence dans le circuit moteur. Après de longues minutes, de la sueur et plusieurs tentatives de redémarrage infructueuses, le moteur consent à repartir avec vigueur et nous rend les plus heureux du monde. Encore un soucis de réglé Captain’ !


Nous arrivons à Shelter bay Marina vers 16h30 avec un orage grondant aux fesses. Sans réponse de la part de la Marina à la VHF nous décidons quand même d’entrer et prendre une place au hasard, menacés par les éclairs. A peine amarrés, l’orage s’abat sur nous avec du vent de la pluie. C’était moins une. Bienvenue au Panama !



 
 
 

2 commentaires


martinevincent1
04 juil. 2023

Quel périple.... vous êtes impressionnants... merci pour ce récit palpitant 😘

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Véronique Guévar
Véronique Guévar
04 juil. 2023

Eh bien, heureusement qu’on ne sait pas tout ça avant de vous lire 🫢mais visiblement vous gérez un max … Bravo les gars👍et merci pour ces news !

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