Le grand départ

16h tapantes, le 15 juin 2023, nous quittons le port du Marin accompagnés des au revoir émus de nos amis et proches.

Le cœur est serré de quitter toutes ces personnes formidables et cette belle île de la Martinique mais les sentiments de soulagement et de joie priment : nous allons enfin commencer l’aventure. L’équipage est composé de Frinkle, Amandine, Noémie, Laurene, Mathieu et un coéquipier fraîchement recruté : Guewen.

Nous finissons d’organiser le bateau, hissons les voiles et c’est parti !

Première petite bière pour fêter le départ et derniers messages aux proches puis nous activons le mode avion. Nous sommes équipés de Starlink qui nous permet d’avoir internet à bord du bateau, mais l’option maritime n’est pas encore activée.

La nuit tombe assez rapidement et nous allumons les feux de nuits.

Premier moment de stress, 20h, l’AIS sonne et signale un gros bateau qui se rapproche rapidement de nous et nous signale donc un potentiel risque de collision. Nous apercevons les lumières au loin. Francois décide de modifier notre trajectoire temporairement pour l’éviter. L’attente est longue et la tension palpable avant de pouvoir être sûrs de l’éviter, alors que nous voyons les lumières se rapprocher de nous. Quelques dizaines de minutes plus tard, nous le voyons nous dépasser, sûrement un gros yacht ou bateau de croisière.

Nous nous préparons ensuite pour les quarts de veillée nocturne. Nous nous relayons par binôme toutes les 4 heures mais Francois préfère quand même garder un œil sur le bateau toute la nuit pour cette première. Au cours de la nuit l’écran indiquant la profondeur et la vitesse clignote et affiche des messages d’erreur : deuxième montée de stress, et si le pilote automatique nous lâchait ? Au final fausse alerte, ce bug est lié à une baisse de tension dû à une surconsommation d’énergie : pilote auto, ventilateur et téléphones à recharger, Starlink branché et plus de soleil pour recharger les batteries via les panneaux solaires. Nous allons devoir gérer notre consommation d’énergie. Le reste de la nuit se passe paisiblement : houle agréable qui nous pousse en avant et un vent régulier de 30 noeuds. Nous naviguons avec une moyenne de 8 noeuds et de pic de vitesse allant jusqu’à plus de 10 noeuds. Le temps reste sec toute la nuit et le ciel étoilé se dévoile dans toute sa splendeur sans la pollution lumineuse des villes. Nous avons la chance d’observer des planctons bioluminescents dans les sillages du bateau.

Le premier lever du soleil est accompagné de dauphins, nous sommes ravis. Guewen est malade en mer et vomit quasiment toutes les 2h, le reste de l’équipage somnole ou s’occupe sur le pont. Frinkle et Mathieu perfectionnent leur technique de pêche et nous ramènent 3 bonites dans la journée que nous mangeons en tartare et une dorade trop petite pour être mangée qu’ils relâchent. Karamel a déjà besoin de soins vétérinaires : une masse est apparue sous son œil. Après examen du vétérinaire de bord, ça serait une piqûre d’insecte ou un abcès dentaire. Karamel est donc sous traitement médicamenteux pour quelques jours, mais rien de grave. L’étape de faire ses besoins sur le pont en navigation est validée pour les deux chiens même si cela reste sportif pour eux, nous sommes fiers. Karamel le fait bien sagement sur le carré d’herbe dédié tandis que Swell persiste à faire ça à l’avant du bateau. Il en profite pour gober un poisson tombé sur le pont au passage !

Nous profitons d’un magnifique coucher de soleil accompagné d’un gigantesque ban de dauphins qui nous suit pendant plus d’une demie heure et sautent joyeusement autour du bateau.

La deuxième nuit nous sommes plus rigoureux sur les quarts pour que le capitaine puisse vraiment se reposer. La houle est plus capricieuse et inconfortable et le vent plus léger. Un courant contraire nous ralenti par moment. Nous éteignons les feux de navigation et basculons l’AIS en « mode fantôme » pour ne plus être visible aux yeux des autres bateaux en prévention d’éventuels pirates, bien que rares dans cette zone mais bien présents plus à l’est du Ven. A ce même moment les garçons voient apparaître à l’écran un porte conteneurs qui se rapproche de nous mais pourtant invisible dans la nuit. Le stresse monte mais finalement rien a signaler, le bateau nous dépasse dans le noir sans qu’on l’aperçoive.

A J3 le rythme s’installe chacun prend ses petites habitudes et son lieu de prédilection pour le repos. La journée se passe sans encombre et se termine avec un nouveau pétrolier qui croise notre route et un bon repas à base de saucisses compote purée à la Belge. D’après les prévisions météo, la nuit pourrait bien être humide avec quelques grains entre 20h et minuit. Mathieu et Frinkle prennent le premier quart jusqu’à minuit, tandis que Amandine et Noémie prennent le relais de minuit à 4h. Au final rien à signaler la nuit est douce et nous prenons même de l’avance sur l’heure d’arrivée prévue à Los Roques.

13h tapantes, nous voilà dans la baie de Grand Roques où nous prenons tous, y compris les chiens, notre premier bain. Notre contact local, Alejandro, vient nous chercher pour nous aider dans les formalités de douane et nous donne les bons plans pour la suite. Ce soir c’est restaurant pour fêter cette première étape réussie !

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